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AU
COMMENCEMENT ÉTAIT
LE VERBE . .
L'étonnant
prologue est un
poème
apocalyptique.
Le Verbe qu'il
célèbre
et défini
ne peut être ni
l'impersonnel «Logos»
des Grecs, ni
exactement la «Memra
», Parole de
Yahvé, des
paraphrases
rabbiniques de
l'Écriture. Ce
Verbe est Dieu,
et non une créature
émanée de Dieu,
puisqu'il était
«au
commencement
» ;
l'expression
surgit tout
droit de l'éternité
par où débute
la seule «
histoire » du
monde d'intérêt
universel:
au premier
verset du
premier chapitre
de la Genèse.
Une personne
divine bien
distincte est
cependant en
cause
: « Le Verbe était
avec Dieu » ;
ce qu'éclaire
la doctrine évangélique
sur les
relations dit Père
et du Fils au
sein
de la vie
trinitaire de
l'Unique. Dans
le Verbe se
devine la
Sagesse du livre
des Proverbes
(chap. 8, vers.
22-31)
ou
de l'Éclésiastique
(chap. 24, vers.
5-31), et en lui
se trouve la
Parole du livre
de la Sagesse
(chap. 9, vers.
1) par
qui
sont faites
toutes choses. Ci-contre:
l'acte créateur
de Celui dont «
tout ce qui
existe » tient
l'existence. (Détail
du
polyptyque de
St-Pierre, du Maître
Bertram ; XIV°
siècle ;
Kunsthalle,
Hambourg. Cliché
Kleinhempel )
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1.
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Prologue |
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1.
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Au
commencement
était
le
Verbe, |
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et
le Verbe
était
avec
Dieu, |
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et
le Verbe
était
Dieu. |
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2. |
Il
était
au
commencement
avec
Dieu. |
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3.
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Tout
a eu
l'existence
par
lui, |
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et
rien de
ce qui
existe |
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n'a
eu
l'existence
.sans
lui. |
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4.
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En lui
était
la vie, |
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et
la vie
était
la
lumière
des
hommes. |
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5.
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La
lumière
luit
dans les
ténèbres, |
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et
les
ténèbres
ne l'ont
pas
arrêtée. |
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6.
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Il y eut
un homme
envoyé
par
Dieu. |
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Son
nom
était
jean. |
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«
IL
Y EUT
UN
HOMME
ENVOYÉ
PAR
DIEU.
SON
NOM
ÉTAIT
JEAN.»
C'est
bien sur
de Jean-Baptiste
(ci-contre:
au
portail
nord de
la cathédrale
de
Chartres;
XIII°
s.) qu'il
s'agit.
Sa
mission
inaugure
l'instruction
des catéchumènes
en cette
fin du 1er
siècle
où l'évangéliste
rédige
son
ouvrage.
Celui-ci
présente
le Précurseur
(vers.
6 et
suivants)
par
rapport
à Jésus;
il n' y
a pas de
commune
mesure
entre le
prophète
et Celui
qu'il
annonce.
Le
premier
est «
un homme
», une
créature
; son rôle
est de témoigner.
Le
second
est le
Verbe
divin
qui met
sa lumière
et son
pouvoir
à la
disposition
de ceux
qui le
reçoivent,
leur
permettant
ainsi de
devenir
eux-mêmes
de vrais
«
enfants
de Dieu
».
(Cliché
Mgr
Michon.)
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7.
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Il vint
pour un
témoignage, |
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|
afin
de
rendre
témoignage
à la
lumière, |
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|
pour
que tous
crussent
par lui. |
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8.
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Il
n'était
pas,
lui, la
lumière |
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|
mais
il
venait
pour
rendre
témoignage
à la
lumière |
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9.
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Le
Verbe
était
la
lumière
véritable, |
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|
qui
éclaire
tout
homme |
|
|
en
venant
dans ce
monde. |
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|
«
LE VERBE
ÉTAIT
LA LUMIÈRE
VÉRITABLE
QUI ÉCLAIRE
TOUT
HOMME EN
VENANT
AU MONDE.»
Le
Christ
est «
la lumière
véritable
» :
celle
sur
laquelle
les ténèbres
ne
triomphent
pas (vers.
5 ; cf.
Sagesse,
chap. 7,
vers.
30). Jésus
dira
d'ailleurs
de lui-même
: « Je
suis la
lumière
du monde
» (Jean,
chap. 8,
vers.
12).
Les
premiers
chrétiens
n'hésiteront
pas à
confisquer
les
symboles
menteurs
des païens
au
milieu
desquels
ils
vivent,
pour les
attribuer
à Celui
qui en vérité
les
justifie.
ci-contre:
mosaïque
du
mausolée
d'une
famille
chrétienne
de Rome
aux
premiers
siècles,
celle
des
Giulii.
On y
voit le
Christ-Lumière
sous les
traits
de
l'Apollon
dieu-soleil,
menant
son char
victorieux
de la
nuit. (
Cliché
Antonio
Salazzi.
)
|
. |
10.
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était
dans le
monde, |
|
|
et
le monde
a
existé
par lui, |
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|
mais
le monde
ne l'a
pas
reconnu. |
|
11.
|
Il est
venu
chez
lui, |
|
|
et
les
siens ne
l'ont
pas
reçu, |
|
12.
|
Mais à
tous
ceux qui
l'ont
reçu |
|
|
il
a donné
pouvoir
de
devenir
enfants
de Dieu, |
|
|
à
ceux qui
croient
en son
nom, |
|
13. |
qui
ne sont
pas nés
du
sang, |
|
|
ni
d'un
vouloir
de
chair, |
|
|
ni
d'un
vouloir
d'homme, |
|
|
mais
de Dieu |
|
14. |
Et
le Verbe
s'est
fait
chair, |
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|
et
il a
habité
parmi
nous, |
|
|
et
nous
avons
contemplé
sa
gloire, |
|
|
gloire
qu'il
tient de
son Père, |
|
|
en
tant que
Fils
unique,
. |
|
|
plein
de grâce
et de vérité |
|
. |
|
|
«
ET LE
VERBE S'
EST FAIT
CHAIR.
IL A
HABITÉ
PARMI
NOUS ET
NOUS
AVONS
CONTEMPLÉ
SA
GLOIRE
.»
Le
Verbe
incréé
(vers.
1)
est
aussi le
Verbe
incarné
(vers.
14).
La «
chair »,
c'est-à-dire
l'humanité,
combien
fragile (Genèse,
chap. 6,
vers.
3), dont
il est
revêtu,
met la
«gloire
divine»
(cf.
Exode,
chap.
24,
vers.
16) à
portée
de la
contemplation
des
hommes.
C'est
avec
ceux-ci
que le
Verbe «
habite
»
(cf.
Proverbes,
chap. 8,
vers.
31),
et plus
.seulement
par la
présence
de la Nuée
dans la
Tente (Exode,
chap.
40,
vers.
32) ou
le
Temple (1""
Rois,
chap. 8,
vers.
10), mais
dans la
condition
vulnérable
d'un
enfant
« né
d'une
femme »
(ci-contre
; cf. épître
aux
Galates,
chap. 4,
vers.
4).
C'est le
mystère
de
l'Incarnation.
(C1.
H. du
Tilly -
Rapho.)
|
. |
15. |
Jean
lui rend
témoignage
et s'écrie
: |
|
|
«
C'est
lui dont
j'ai dit
: |
|
|
Celui qui vient après
moi |
|
|
a passé devant moi, |
|
|
parce qu'il était avant moi.
» |
|
16. |
De sa plénitude, en
effet,
nous
avons
tous reçu |
|
|
grâce sur grâce; |
|
17. |
Car la Loi a été donnée par
Moïse, |
|
|
la
grâce
et la vérité
sont
venues
par Jésus-Christ. |
|
18. |
Dieu, personne ne l'a
jamais
vu, |
|
|
un
Dieu,
Fils
unique
qui est
dans le
sein du
Père,
Lui,
l'a fait
connaître.
|
|
|
« DIEU, PERSONNE NE
L'A
VU. UN
DIEU,
FILS
UNIQUE
QUI EST
DANS LE
SEIN DU
PÈRE,
LUI, L'A
FAIT
CONNAITRE.»
A proprement parler, il est évident
qu'aucun
regard
humain
n'a vu
le Dieu
spirituel
« tel
qu'il
est »
(1 ère
épître
de Jean,
chap, 3,
vers.
2). Moïse
et tous
les
patriarches
ou
prophètes
« admis
en la présence
de
Dieu »
ont été
favorisés
de
manifestations
divines
accessibles
à leur
esprit ou à
leurs
sens.
Mais nul
vivant
ne peut
«
contempler
la face
de Dieu
»
(Exode,
chap.
33,
vers.
20). Or,
le Fils
unique
« qui
est dans
le sein
du Père
»,
c'est-à-dire
uni à
lui de
la manière
la plus
intime
qui se
puisse
concevoir,
a permis
aux
hommes
de découvrir
Dieu en
sa
personne.
Ci-contre: le
Christ
dans
l'intimité
de la
Sainte
Trinité;
XV"
siècle;
au trésor
des
Habsbourg,
à
Vienne.
(Cliché
Lessing-Magnum.)
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Les
images et les textes proviennent de : en ce temps là la
bible. Éditions
du Hennin Paris 1977 |
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