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. |
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4. |
La
Samaritaine. Guérison du fils d'un officier
royal. |
1. |
Quand le Seigneur apprit que les pharisiens avaient entendu
dire que Jésus faisait |
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plus de disciples et baptisait plus que ,Jean
--- |
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2. |
à vrai dire, ce n'est pas Jésus lui-même qui baptisait,
mais ses disciples-- |
|
3. |
il
quitta la Judée et retourna en Galilée. |
|
4. |
II lui fallait passer par la
Samarie. |
|
5. |
Il
arrive donc à une ville de Samarie appelée Sychar, près du champ
que Jacob avait |
|
|
donné à son fils Joseph. |
|
6.
|
C'est là qu'était le puits de ,Jacob. Jésus, fatigué par la marche, s'était assis sur le |
|
|
puits. C'était environ la
sixième heure. |
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. |
|
|
«
C' EST LÀ QU ' ÉTAIT LE PUITS DE
JACOB. JÉSUS, FATIGUÉ PAR LA MARCHE,
S' ÉTAIT ASSIS SUR LE PUITS .»
Le
contraste est saisissant entre le divin Messie qui détient
toute la grâce et tout pouvoir, tel que vient de le définir le
Baptiste, et le voyageur fatigué par la longue marche qu'il a
dû entreprendre pour échapper à la haine des pharisiens de
Judée ( chap. 4,
vers. 1 et 6 ). C'est que
Jésus est vraiment aussi un homme, exposé aux misères
humaines comme il sera soumis à la mort. Près de Balata, la
Sychar de l'Évangile, ancienne Sichem, un monastère grec
conserve dans la crypte de son église ce « puits de Jacob » (
ci-dessus ) que le patriarche aurait creusé « après son
retour de Mésopotamie » (
Genèse, chap. 33, vers. 18 ). La
Samaritaine y rencontrera « plus grand que Jacob ».
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. |
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7.
|
Une femme de Samarie arrive pour puiser de l'eau. ,Jésus lui dit
: |
|
|
« Donne-moi à boire. » |
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8. |
Ses disciples, en effet, étaient allés à la ville pour
acheter des vivres. |
|
9. |
La Samaritaine lui dit : «Comment, toi qui es juif, peux-tu
me demander à boire à |
|
|
moi qui suis Samaritaine? « Les Juifs,
en effet, n'ont pas de relations avec
les Samaritains. |
|
. |
|
|
COMMENT
TOI QUI EST JUIF, PEUX- TU ME DEMANDER
À BOIRE À MOI, QUI SUIS SAMARITAINE ?
Ailleurs
( Luc, chap. 9, vers.
52-53 ) on voit des Samaritains
refuser l'hospitalité à Jésus. C'est qu'ils ne pardonnent pas
aux Juifs de les considérer comme hérétiques parce qu'ils n'adorent pas Yahvé
dans le Temple de Jérusalem, et donc comme impurs, autant que
les païens. Pas plus que ne le ferait une Samaritaine
d'aujourd'hui (ci-dessus),
celle
qu'interpelle Jésus ne refuse le service qui lui
est demandé, mais elle se veut
narquoise : elle a reconnu dans l'étranger un Juif « orthodoxe»
faut-il qu'il ait .soif pour se souiller à
son contact
! (Cliché Cattoir.)
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. |
|
|
10. |
Jésus lui
répondit : «Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : |
|
|
Donne-moi à boire, c'est toi qui lui aurais
demandé, et il l'aurait donné de l'eau
vie. » |
|
11.
|
Elle lui dit :
« Seigneur tu n'as rien pour puiser et le puits est
profond; comment |
|
|
peux-tu donc avoir cette eau vive ? |
|
12.
|
Es-tu plus grand que
notre père Jacob, qui nous a donné ce puits, et qui en
a bu, |
|
|
ainsi que ses fils et ses troupeaux ? » |
|
13.
|
Jésus lui répliqua :
« Quiconque boit de cette eau aura encore soif; |
|
14.
|
celui qui boit de l'eau
que je lui donnerai n'aura plus jamais soif, mais l'eau
que je lui |
|
|
donnerai deviendra en lui source jaillissante
pour la vie éternelle.» |
|
. |
|
|
«
CELUI QUI BOIRA DE L' EAU QUE JE LUI
DONNERAI N' AURA PLUS JAMAIS SOIF. »
Rappelons que depuis Isaïe ( chap. 55, vers. 1 ).
Jérémie ( chap.2, vers. 13 ) et Ézéchiel ( chap. 47, vers. 1
0 ), l'eau vive est le symbole de la vie éternelle, de la vie
de Dieu : celle du royaume messianique. Comme Nicodème, la
pauvrette qui tente bien de se défendre en ramenant les propos
à leur sens matériel, va être emportée dans les serres de
l'aigle. Intuitivement, elle pressent le surnaturel, mais il lui
faut pourtant, comme à Nathanaël ( Jean, chap.2,
vers.48-49 ), une révélation sur sa vie privée ( chap.4,
vers. 16-18 ; pointe sur la liberté de mœurs des
Samaritains ) pour s'avouer conquise : « Tu es prophète ! » Ci-dessus: la scène du
« puits de Jacob », dans une icône
du XVIe siècle; collection Canellopoulos, à Athènes.
Cliché Lessing-Magnum)
|
. |
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15. |
La
femme lui dit : «Seigneur. donne-moi cette eau. afin que je n'aie
plus soif
et que |
|
|
je ne vienne plus ici
puiser. » |
|
16. |
«
Va appeler ton mari, lui dit Jésus, et reviens ici. » |
|
17. |
La
femme répondit : « Je n'ai pas de mari.» Jésus lui répliqua : |
|
|
« Tu
as eu
raison de dire : Je n'ai pas de mari, |
|
18.
|
car tu as eu cinq maris, et maintenant celui que tu as n'est
pas ton mari. |
|
|
Oui, tu as parlé juste. » |
|
19.
|
La
femme lit! dit : « Seigneur, je vois que tu es un prophète ! |
|
20. |
Nos pères ont adoré sur cette montagne, et vous dites,
vous, que c'est Jérusalem le |
|
|
lieu où il faut prier. » |
|
. |
|
|
«
NOS PÈRES ONT ADORE SUR CETTE MONTAGNE
ET VOUS DITES QUE C' EST JÉRUSALEM LE
LIEU OÙ Il FAUT PRIER.
C'est
donc le prophète que la Samaritaine
interroge. Désignant d'un geste la
montagne sainte, elle évoque la
tradition des siens qui ont adopté le
culte du Dieu d'Israël, greffé sur
leur paganisme: c'est, assurent-ils, sur
cette dalle sacrée (ci-dessus),
au sommet du mont Garizim,
que Moïse reçut la Loi. Jésus ne
tranche pas le débat: il l'élève. Il
fait même à cette étrangère de bonne
volonté la révélation qu'il taira
encore en Galilée : le temps est venu
où Dieu peut être adoré partout, en
esprit et en vérité: dans le coeur de
chacun : et il est lui-même le Messie
annoncé qu'attendaient aussi les
Samaritains. (Cliché R. Tournus,)
|
. |
|
|
21.
|
Jésus répliqua : « Crois-moi femme, l'heure vient où ce
n'est ni sur cette |
|
|
montagne, ni à Jérusalem que Vous adorerez le Père. |
|
22.
|
Vous, vous adorerez ce que vous ne connaissez pas; nous, nous
adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs; |
|
23.
|
mais l'heure vient, et c'est
maintenant où
les vrais
adorateur adoreront le |
|
|
Père
en esprit et en vérité. Car ce
sont de tels adorateurs que cherche le
Père. |
|
24.
|
Dieu
est esprit. et il faut que les adorateurs adorent en esprit et en vérité.» |
|
25. |
La femme lui dit : « Je sais que le Messie, celui que l'on
appelle le Christ, |
|
|
va venir; quand il viendra, il nous
fera tout connaître » |
|
26.
|
Jésus
lu! dit : « Je le suis, moi qui te parle. » |
|
27. |
Sur
ces entrefaites, ses disciples arrivèrent et ils étaient surpris
qu'il parlât
avec une |
|
|
femme. Aucun cependant ne lui
dit : « Que désires-tu, ou pourquoi parles-tu avec elle? » |
|
28. |
Cependant,
la femme laissa là sa cruche, s'en alla vers la ville et dit aux gens
: |
|
29. |
« Venez
voir un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait : ne serait-il pas le Christ
? » |
|
30. |
Ils sortirent
de la ville et vinrent vers lui. |
|
31. |
Entre temps,
ses disciples le pressèrent en disant: «Rabbi, mange. » |
|
32. |
Mais il répliqua:
« Moi, j'ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas.» |
|
33. |
Ses disciples se
disaient donc entre eux: «Est-ce que quelqu'un lui a apporté à |
|
|
manger? » |
|
34. |
Jésus leur dit: «
Ma nourriture c'est de faire la volonté de Celui qui m'a envoyé, et |
|
|
d'accomplir son œuvre. |
|
35. |
Ne dites-vous pas:
Encore quatre mois, et c'est la moisson? Eh bien, je vous le dis: |
|
|
Levez les yeux et
regardez les champs, car ils sont blancs pour la moisson. |
|
36. |
Déjà le
moissonneur reçoit son salaire et recueille du fruit pour la vie éternelle,
afin |
|
|
que celui qui sème
se réjouisse avec celui qui moissonne. |
|
. |
|
|
«
DÉJÀ LE MOISSONNEUR RECUEILLE SON FRUIT POUR LA VIE ÉTERNELLE.»
Jésus
ne se départit pas du ton de l'entretien qui vient de s'achever, en parlant
de la faim spirituelle assouvie (chap. 4,
vers. 32-34) comme tout à l'heure de la soif
(vers. 13-14). La leçon
donnée à propos des blés qui lèvent sous les yeux des disciples, dans la
plaine bien cultivée descendant vers le Jourdain, est d'une inspiration
analogue. Comme il en va souvent des moissonneurs (ci-contre)
appelés à récolter sur des champs que d'autres ont semé,
ainsi des ouvriers qui devront travailler à la culture des âmes. Or, tous
seront payés de leurs peines par la seule satisfaction d'avoir bien
accompli leur tâche et tous devront se réjouir également de la récolte. (Cliché
C. J. R. J. C.)
|
. |
|
|
37. |
En cela se justifie
le proverbe: autre le semeur, autre le moissonneur. |
|
38. |
Moi, je vous ai
envoyés moissonner ce que vous n'avez pas travaillé; d'autres ont |
|
|
travaillé, et
vous, vous êtes entrés dans leurs travaux.» |
|
39. |
De cette ville,
beaucoup de Samaritains crurent en lui, à cause de la parole de la |
|
|
femme qui portait
ce témoignage: «Il m'a dit tout ce que j'ai fait.» |
|
40. |
Lorsque les
Samaritains vinrent à lui, ils lui demandèrent de rester chez eux, et
il |
|
|
demeura là deux
jours. |
|
41. |
Un bien plus
grand nombre crurent en lui à cause de sa parole, |
|
42.
|
et ils disaient à
la femme: « Ce n'est plus à cause de ce que tu as dit que nous |
|
|
croyons, car nous
avons entendu nous-mêmes et nous savons qu'il est vraiment le Sauveur du
monde.» |
|
43. |
Deux jours après,
il partit de là pour la Galilée. |
|
44. |
Jésus lui-même
avait témoigné qu'un prophète n'est pas honoré dans sa propre patrie |
|
45. |
Quand donc il
arriva en Galilée, les Galiléens le reçurent, car ils avaient vu tout
ce |
|
|
qu'il avait fait à
Jérusalem durant la fête, car eux-mêmes étaient venus à la fête. |
|
46. |
Il retourna ainsi
à Cana de Galilée, où il avait changé l'eau en vin; il y avait là
un |
|
|
officier royal dont
le fils était malade à Capharnaüm. |
|
. |
|
|
«
IL Y AVAIT LÀ UN OFFICIER ROYAL,
DONT LE FILS ÉTAIT MALADE À CAPHARNAUM.»
Les
Samaritains (vers. 41)
ont cru en Jésus à cause de sa parole. Le fonctionnaire du «roi» Hérode
Antipas, accouru de Capharnaüm dont voici le site aujourd'hui
(ci-contre), est prêt à croire
sur un prodige qui lui conserverait son fils agonisant. Jésus exige de lui
un acte de foi sur une
simple parole (chap.
4,
vers. 50).
L'homme accepte, et sa récompense sera le second «signe» (vers.
54)
donné aux Galiléens. (CI. Ducruet.)
|
. |
|
|
47. |
Celui-ci apprit que
Jésus était arrivé de Judée en Galilée, il partit vers lui et lui
demanda de descendre et de guérir son fils qui était sur le point de
mourir. |
|
48. |
Jésus lui dit: «
Si vous ne voyez des signes et des prodiges, vous ne croyez pas.» |
|
49. |
L'officier royal
lui dit: «Seigneur, descends avant que mon fils ne meure.» |
|
50. |
Jésus lui répliqua:
«Va, ton fils vit. » L'homme crut à la parole que lui avait dite Jésus |
|
|
et il s'en alla. |
|
51. |
Alors qu'il était
encore en route, ses serviteurs vinrent au-devant de lui pour lui
dire: |
|
|
«Ton enfant vit.» |
|
52. |
Il demanda à
quelle heure il s'était trouvé mieux. Ils lui répondirent: «Hier, à
la |
|
|
septième heure, la
fièvre l'a quitté. » |
|
53. |
Le père reconnut
alors que c'était l'heure où Jésus lui avait dit: «Ton fils vit », et
il |
|
|
crut, lui et toute
sa maison. |
|
54. |
Tel
fut le second signe que Jésus accomplit, en allant de Judée en Galilée. |
|
. |

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Les
images et les textes proviennent de : en ce temps là la
bible. Éditions
du Hennin Paris 1977 |
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