6. |
La
multiplication
des
pains.
La
Marche
sur
les
eaux.
Discours
sur
le
pain
de
vie |
|
|
1. |
Après
cela,
Jésus
partit
de
l'autre
côté
de
la
mer
de
Galilée
ou
de
Tibériade. |
. |
|
«APRÈS
CELA
JÉSUS
PARTIT
DE
L'
AUTRE
CÔTÉ
DE
LA
MER
"DE
GALILÉE.
»
Pourtant,
à
la
fin
du
chapitre
précédent,
Jésus
se
trouvait
à
débattre
avec
scribes
et
prêtres
à
Jérusalem.
Les
commentateurs
n'ont
pas
manqué
de
relever
l'étrangeté
de
la
transition.
Tout
s'éclaire
si
l'on
intervertit
les
chapitres
5
et
6:
Au
chapitre
4,
Jésus
se
rend
en
Galilée
à
travers
la
Samarie.
Au
chapitre
6,
il
parcourt
la
contrée,
peu
avant
la
Pâque
(vers.
4),
pour
laquelle
il
monte
à
Jérusalem:
c'est
le
chapitre
5.
Là,
après
la
guérison
de
Bézatha,
ses
adversaires
cherchent
à
le
perdre;
il
se
rend
donc
de
nouveau
en
Galilée.
Dans
cette
hypothèse,
c'est
sur
la
rive
occidentale
qu'il
se
trouve
avant
de
chercher
retraite
«
de
l'autre
côté»
(chap.
6,
vers.
1).
Luc
précise
qu'il
se
rend
à
Bethsaïde:
sur
la
côte
nord
du
lac
(ci-contre).
C'est
tout
naturellement
à
l'un
de
ses
disciples
originaires
de
Bethsaïde,
Philippe
(Jean,
chap.1,
vers.
44),
que
le
Maître
s'adresse
pour
demander
où
se
procurer
le
ravitaillement
nécessaire.
Question
dont
il
connaît
la
réponse,
mais
qu'il
pose
à
l'apôtre
«pour
l'éprouver»
(vers.
5):
au
plan
où
il
s'efforce
de
l'entraîner,
cinq
pains
d'orge
et
deux
poissons
suffisent
à
nourrir
tous
les
milliers
d'hommes
qu'il
faudra.
Ci-dessous:
mosaïque
de
l'église
byzantine
dite
«
de
la
multiplication
'des
pains
»,
à
Tabigha;
IV'
siècle.
(Clichés
Lessing
-
Magnum.) |
. |
|

|
. |
|
2. |
Une
foule
nombreuse
le
suivait
parce
qu'ils
voyaient
les
signes
qu'il
faisait
sur
les |
|
malades. |
3. |
Jésus
gravit
la
montagne
et
il
s'assit
là
avec
ses
disciples. |
4. |
La
Pâque,
la
fête
des
Juifs,
était
proche. |
5. |
Jésus
leva
lés
yeux
et
vit
qu'une
foule
nombreuse
venait
vers
lui;
il
dit
à
Philippe:
«Où |
|
achèterons-nous
du
pain
pour
qu'ils
puissent
manger?» |
6. |
Il
disait
cela
pour
le
tenter,
car
il
savait,
lui,
ce
qu'il
allait
faire. |
7. |
Philippe
lui
répondit:
«Deux
cents
deniers
de
pain
ne
seraient
pas
suffisants
pour
que |
|
chacun
en
reçoive
un
morceau.
» |
8. |
Un
de
ses
disciples,
André,
frère
de
Simon-Pierre,
lui
dit: |
9. |
«
Il
y
a
ici
un
petit
garçon
qui
a
cinq
pains
d'orge
et
deux
poissons,
mais
qu'est-ce
que
|
|
cela pour
tant
de
monde?
» |
10. |
Jésus
dit:
«Faites
asseoir
les
gens.»
L'herbe
était
épaisse
à
cet
endroit,
les
hommes |
|
s'assirent
donc,
au
nombre
d'environ
cinq
mille. |
. |
|
«JÉSUS
DIT:
FAITES
ASSEOIR
LES
GENS,
L'
HERBE
ÉTAIT
ÉPAISSE
À
CET
ENDROIT
LES
HOMMES
S'
ASSIRENT
DONC,
AU
NOMBRE
DE
CINQ
MILLE...»
L'enlumineur
du
«Bréviaire
et
missel
franciscains»
(1380),.
à
la
Bibliothèque
nationale)
a
retenu
«l'herbe
épaisse»
(chap.
6,
vers.
10),
et
a
pensé
à
la
distribution
faite
par
les
disciples
à
la
foule
(Marc,
chap.
6,
vers.
41). Jean (chap. 6, vers. 4),
quant
à
lui,
apporte
une
des
précieuses
indications
sur
lesquelles
est
fondée
la
chronologie
la
plus
probable..
à
l'approche
de
la
Pâque.
Ce
n'est
évidemment
pas
celle
qui
suit
immédiatement
le
miracle
de
Cana..
alors
Jésus
n'avait
pas
encore
entraîné
de
telles
foules
derrière
lui.
Il
ne
s'agit
pas
non
plus
de
la
Pâque
de
la
Passion
et
de
la
Résurrection,
bien
distincte
de
celle-ci
dans
le
récit.
La
précision
implique
donc
une
durée
de
trois
ans
environ,
ou
deux
ans
et
demi
en
tout
cas,
pour
le
ministère
public
du
Christ,.
quelle
que
soit
la
synthèse
des
synoptiques.
La
mention
de
cette
solennité
prend
en
outre
une
valeur
singulière
sous
la
plumé
de
l'évangéliste
du
«Pain
de
vie
»,
qui
ne
fera
d'ailleurs
pas
le
récit
de
l'institution
de
l'Eucharistie
tant
il
le
considère
bien
connu
de
tous..
La
«
fête
des
Juifs»
(vers.
4)
va
devenir
la
grande
fête
de
l'universelle
famille
chrétienne.
(Cliché
Bibliothèque
nationale.) |
. |
|
11. |
Jésus
prit
les
pains
et,
ayant
rendu
grâce,
il
les
distribua
à
ceux
qui
étaient
assis,
de |
|
même
pour
les
poissons,
autant
qu'ils
en
voulaient. |
12. |
Lorsqu'ils
furent
rassasiés,
il
dit
à
ses
disciples:
«
Ramassez
les
morceaux
qui
restent, |
|
afin
que
rien
ne
se
perde.» |
13. |
Ils
ramassèrent
donc
et
remplirent
douze
corbeilles
avec
les
morceaux
qui
restaient
|
|
des
cinq
pains
d'orge,
après
qu'ils
eussent
mangé. |
14. |
Aussi
les
hommes,
voyant
le
signe
qu'il
avait
accompli,
,
disaient:«
Celui-ci
est
vraiment |
|
le
prophète
qui
vient
dans
le
monde.» |
15. |
Jésus
sachant
qu'ils
allaient
venir
l'enlever
pour
le
faire
roi,
se
retira
à
nouveau
seul
sur |
|
la montagne. |
16. |
Quand
le
soir
fut
venu,
les
disciples
descendirent
vers
la
mer, |
17. |
ils
montèrent
en
barque
et
partirent
pour
Capharnaüm
autre
cote
de
la
mer.
L'obscurlté |
|
était déjà
tombée,
et
Jésus
n'était
pas
encore
venu
les
rejoindre. |
18. |
La
mer
était
agitée
par
un
grand
vent
qui
s'était
mis
à
soufRer. |
19. |
Ils
avaient
fait
environ
vingt-cinq
ou
trente
stades,
lorsqu'ils
virent
Jésus
qui
marchait
sur |
|
la mer
et
qui
s'approchait
de
la
barque,
ils
furent
alors
effrayés. |
. |
|
«
LE
SOIR
VENU
LES
DISCIPLES
MQNTÈRENT
EN
BARQUE
ET
PARTIRENT
POUR
CAPHARNAÜM
.
»
Pour
ceux
qui
ont
assisté
au
prodige,
plus
de
doute
(chap.
6,
vers.
14)...
le
thaumaturge
est
vraiment
«le
prophète»,
celui
que
Moïse
a
promis
(Deutéronome,
chap.
18,
vers.
15).
Mais
Jésus,
qui
ne
veut
pas
être
proclamé
roi
de
l'Israël
terrestre
car
sa
royauté
échappe
aux
limites
de
ce
monde
(Jean,
chap.
18,
vers..
36),
se
dérobe
à
l'enthousiasme
des
foules
et
renvoie
ses
apôtres
tandis
que
lui-même
demeure
en
secret
sur
la
rive
orientale
(ci-contre,).
On
ne
sait
si
«
la marche sur les eaux» (vers. 19-21;
ci-dessus,
dans
un
vitrail
de
J..
Le
Chevalier
pour
l'église
St-
Georges
d'Haguenau)
relève
ou
non
des
récits
marqués
par
l'influence
rétroactive
du
Christ
ressuscité.
(CI.
Tournus
et
Le
Chevalier.)
|
. |
|

|
. |
|
20. |
Il
leur
dit:
«
C'est
moi;
n'ayez
pas
peur.
» |
21, |
Ils
voulaient
le
prendre
dans
la'
barque,
mais
aussitôt
la
barque
fut
au
rivage,
vers
lequel |
|
ils tendaient. |
22. |
Le
lendemain,
la
foule
qui
se
trouvait
de
l'autre
côté
de
la
mer
avait
vu
qu'il
n'y
avait
là |
|
qu'un seul
bateau
et
que
Jésus
ne
s'était
pas
embarqué
avec
ses
disciples,
mais
que
ceux-ci
étaient
partis
seuls. |
23. |
Cependant
des
bateaux
étaient
venus
de
Tibériade,
près
de
l'endroit
où,
après
l'action
|
|
de
grâces
du
Seigneur,
ils
avaient
mangé
le
pain. |
24. |
Lorsque
la
foule
vit
que
Jésus
n'était
pas
là,
ni
ses
disciples
non
plus,
elle
monta
dans
|
|
les
bateaux
et
se
rendit
à
Capharnaüm,
à
la
recherche
de
Jésus. |
25. |
L'ayant
trouvé
de
l'autre
côté
de
la
mer,
ils
lui
dirent:
«
Rabbi,
quand
es-tu
arrivé
ici?
» |
26. |
Jésus
leur
répondit:
«En
vérité,
en
vérité
je
vous
le
dis,
vous
ne
me
cherchez
pas
parce |
|
que vous
avez
vu
des
signes,
mais
parce
que
vous
avez
mangé
du
pain
et
que
vous
avez
été
rassasiés. |
27. |
Travaillez
non
pour
la
nourriture
qui
périt,
mais
pour
la
nourriture
qui
demeure
pour
la
vie |
|
éternelle,
celle
que
le
Fils
de
l'homme
vous
donnera;
car
c'est
lui
que
le
Père,
Dieu,
a
marqué
de
son
sceau.
» |
28. |
Ils
lui
dirent
donc
:
«Que
devons-nous
faire
pour
travailler
aux
œuvres
de
Dieu?
» |
29. |
Jésus
leur
répondit:
«Voici
l'œuvre
de
Dieu:
c'est
que
vous
croyiez
en
celui
qu'il
a |
|
envoyé.
» |
30. |
Ils
lui
demandèrent
alors:
«Quel
signe
fais-tu
donc
pour
que
nous
voyions
et
te |
|
croyions? Quelle
est
l'œuvre
que
tu
accomplis? |
31. |
Nos
pères
ont
mangé
la
manne
dans
le
désert,
ainsi
qu'il
est
écrit: |
|
Il
leur
donna
à
manger
un
pain
venu
du
ciel.» |
32. |
Jésus
leur
dit:
«En
vérité,
en
vérité
je
vous
le
dis
ce
n'est
pas
Moïse
qui
vous
a
donné
le |
|
pain
venu
dl
ciel,
mais
mon
Père
qui
vous
donne
le
vrai
pain
qu
vient
du
ciel. |
. |
|
«VOUS
SCRUTEZ
LES
ÉCRITURES
...
ET
CE
SONT
ELLES
QUI
TÉMOIGNENT
DE
MOI.
»
«Partant
de
Moïse
et
des
prophètes»
(Luc,
chap.
24,
vers.
27),
les
savants
docteurs
auraient
dû
trouver
d'eux-
mêmes
dans
les
saintes
Écritures,
un
grandiose
témoignage
qui
les
amène
à
croire
en
Jésus,
en
comparant
ce
qu'ils
lisaient
et
ce
qu'ils
voient.
Mais
au
lieu
de
chercher
dans
les
livres
saints
ce
qui
sert
la
gloire
de
Dieu,
comme
le
fait
ce
moine
éthiopien
(ci-contre)
plongé
dans
une
traduction
copte
ils
passaient
leur
temps
à
les
étudier
pour
se
glorifier
eux-mêmes,
préoccupés
seulement
de
leur
renommée
et
de
leur
prestige.
(Cliché
Christian
Monty
-
Rapho.)
|
. |
|
33. |
Car
le
pain
de
Dieu,
c'est
celui
qui
descend
du
ciel
et
qui
donne
la
vie
au
monde.
» |
34. |
Ils
lui
dirent
donc:
«Seigneur,
donne-nous
toujours
ce
pain-là.
» |
35. |
Jésus
leur
répondit:
«Je
suis
le
pain
de
la
vie.
Celui
qui
vient
à
moi
n'aura
pas
faim,
et |
|
celui qui
croit
en
moi
n'aura
jamais
soif. |
36. |
Cependant,
je
vous
l'ai
dit,
vous
m'avez
vu
et
vous
ne
croyez
pas. |
37. |
Tout
ce
que
le
Père
me
donne
viendra
à
moi,
et
celui
qui
vient
à
moi
je
ne
le
jetterai
pas |
|
dehors, |
38. |
parce
que
je
ne
suis
pas
descendu
du
ciel
pour
faire
ma
volonté,
mais
la
volonté
de |
|
Celui qui
m'a
envoyé; |
39. |
et
voici
quelle
est
la
volonté
de
Celui
qui
m'a
envoyé:
c'est
que
je
ne
perde
rien
de
tout |
|
ce qu'il
m'a
donné,
mais
que
je
le
ressuscite
au
dernier
jour. |
40. |
La
volonté
de
mon
Père,
en
effet,
c'est
que
quiconque
voit
le
Fils
et
croit
en
lui
ait
la
vie |
|
éternelle,
et
moi
je
le
ressusciterai
au
dernier
jour.
» |
41. |
Or,
les
Juifs
murmuraient
à
son
sujet,
parce
qu'il
avait
dit:
«Je
suis
le
pain
qui
descend
du
ciel.
» |
42. |
Et
ils
disaient:
«N'est-il
pas
Jésus,
le
fils
de
Joseph,
dont
nous
connaissons
le
père
et
|
|
la
mère?
Comment
donc
peut-il
dire:
Je
suis
descendu
du
ciel?» |
43. |
Jésus
leur
répondit:
«Ne
murmurez
pas
entre
vous. |
44. |
Personne
ne
peut
venir
à
moi,
si
le
Père
qui
m'a
envoyé
ne
l'attire;
et
moi,
je
le |
|
ressusciterai
au
dernier
jour. |
45. |
Il
est
écrit
dans
les
prophètes:
Tous
seront
instruits
par
Dieu.
Quiconque
a
entendu
le |
|
Père
et
a
accueilli
son
enseignement
vient
à
moi. |
46. |
Personne,
il
est
vrai,
n'a
vu
le
Père;
seul
celui
qui
vient
d'auprès
de
Dieu
a
vu
le
Père. |
47. |
En vérité, en vérité je vous le dis, celui qui croit à la
vie
éternelle. |
48. |
Je
suis
le
pain
de
la
vie. |
49. |
Vos
pères
ont
mangé
la
manne
dans
le
désert
et
ils
sont
morts. |
50. |
Tel
est
le
pain
qui
descend
du
ciel:
celui
qui
en
mange
ne
meurt
pas. |
51. |
Je
suis
le
pain
vivant,
qui
est
descendu
du
ciel.
Si
quelqu'un
mange
de
ce
pain,
il
vivra
à |
|
jamais.
Et
le
pain
que
je
donnerai,
c'est
ma
chair,
pour
la
vie
du
monde.
» |
. |
|
«
LE
PAIN
QUE
JE
DONNERAI,
C'
EST
MA
CHAIR,
POUR
LA
VIE
DU
MONDE.»
Ce
qui
trouble
les
Juifs
dans
cette
révélation
déconcertante,
c'est
moins
d'apprendre
que
Jésus
est
«le
pain
»,
que
de
l'entendre
se
dire
«descendu
du
ciel
».
Car
le
«pain"
pouvait
encore
être
considéré
comme
une
simple
figure
symbolique.
Mais
la
précision
qui
suit
(vers.
51-58)
paraît
aux
limites
tolérables
du
réalisme.
Solennellement,
en
termes
clairs
et
concrets,
Jésus
exprime
la
réalité
nouvelle
:
il
n'est
aucun
moyen
de
se
réfugier
dans
la
métaphore.
Les
lecteurs
de
l'évangile
de
Jean
savaient
comment
le
repas
eucharistique,
à
la
fois
bien
réel
et
mystique,
devenait
«communion
»
:
union
intime
et
mutuelle
(vers.
56).
Mais
pour
les
premiers
auditeurs
du
Christ,
l'idée
de
cette
nourriture
et
de
ce
breuvage
était
«
dure
»
ou
révoltante..
le
sang
même
ne
devait-il
pas
être
écarté
de
tout
aliment
(Genèse,
chap.
9,
vers.
4;
Deutéronome,
chap.
12,
vers.
16)
?
Ci-contre:
préfigures
de
l'Eucharistie,
voici
le
pain
et
le
vin
aux
mains
de
Melkisédek
(Genèse,
chap.
14,
vers.
18),
et
l'agneau
du
sacrifice,
dans
celles
d'Abraham
(bois
sculpté
du
XVI°s.
:
au
musée
départemental
de
l'Oise,
à
Beauvais).
Le
patriarche
recueille
le
sang
de
la
victime
dans
un
calice
que
l'artiste
a
voulu
semblable
au
vase
liturgique
où
le
prêtre
de
l'Alliance
nouvelle
offre
le
sang
du
Christ.
(Ci-dessous:
calice
de
Tassilo,.
VIII°
siècle,.
à
l'abbaye
de
Kremsmünster,
en
Autriche.
Clichés
Fortier
-
P.-G.
et
Lessing
-
Magnum.)
|
. |
|

|
. |
|
52. |
Les
Juifs
alors
discutaient
entre
eux:
«Comment
peut-il
nous
donner
sa
chair
à |
|
manger?
» |
53. |
Jésus
leur
dit:
«En
vérité,
en
vérité
je
vous
le
dis,
si
vous
ne
mangez
la
chair
du
Fils
de |
|
l'homme,
et
si
vous
ne
buvez
son
sang,
vous
n'aurez
pas
la
vie
en
vous. |
54. |
Celui
qui
mange
ma
chair
et
boit
mon
sang
a
la
vie
éternelle
et,
moi,
je
le
ressusciterai
|
|
au
dernier
jour. |
. |
|
«
ET MOI JE LE RESSUSCITERAI AU DERNIER
JOUR:»
Aux
Juifs
qui
croient
en
une
résurrection
finale
(2e
Maccabées,
chap.
7,
vers.
9,.
Jean,
chap.
Il,
vers.
24),
Jésus
déclare
qu'il
en
sera
l'auteur
(ci-contre:
détail
du
portail
du
Jugement
dernier,
à
Notre-Dame
de
Paris,.
au
son
de
la
trompette
qui
annonce
le
dernier
avènement
du
Messie,
les
morts
sortent
du
tombeau).
C'est
qu'il
dispose
lui-même
de
la
toute-puissance
divine,
alors
que
ses
auditeurs
viennent
de
faire
entre
les
«
signes»
fournis
par
Moïse
et
ceux
qu'ils
attendent
de
Jésus,
une
comparaison
tout
à
l'avantage
du
premier
(Jean,
chap.
6,
vers.
30-31).
Après
avoir
rectifié..
ce
n'est
pas
Moïse
mais
Yahvé,
qui
a
envoyé
la
manne,
Jésus
déclare
qu'il
existe
une
nourriture
bien
supérieure
à
celle-ci
:
il
est
lui-même
le
pain
de
la
vie
(v.
35).
(CI.
Lanaud.) |
. |
|
55. |
Car
ma
chair
est
la
vraie
nourriture
et
mon
sang
est
la
vraie
boisson. |
56. |
Celui
qui
mange
ma
chair
et
boit
mon
sang
demeure
en
moi
et
moi
en
lui. |
57. |
De
même
que
le
Père,
qui
est
vivant,
m'a
envoyé
et
que
je.
vis
par
le
Père,
de
même
|
|
aussi,
celui
qui
me
mange
vivra
par
moi, |
58. |
Tel
est
le
pain
qui
descend
du
ciel:
il
n'est
pas
comme
celui
que
vos
pères
ont
mangé. |
|
Eux,
ils
sont
morts,
celui
qui
mange
ce
pain
vivra
à
jamais.
» |
59. |
Il
prononça
ces
paroles,
enseignant
dans
la
synagogue
à
Capharnaüm. |
. |
|
«
IL
PRONONÇA
CES
PAROLES,
ENSEIGNANT
DANS
LA
SYNAGOGUE
DE
CAPHARNAÜM.
»
Sans
doute
Jésus
avait-il
été
invité
à
s'expliquer
au
cours
d'une
réunion
de
prières,
dans
la
synagogue
bâtie
par
le
centurion
(Luc,
chap.
7,
vers.
5),
et
où
il
enseigna
dès
le
début
de
son
ministère
public
(Marc,
chap.
1,
vers.
21).
Pour
s'y
rendre,
il
a
pu
monter
ces
marches
(ci-contre)
intégrées
aux
soubassements
de
l'édifice
du
II°s.,
mais
qui
peut-être
menaient
déjà
au
précédent.
Cette
fois,
les
disciples
eux-mêmes
sont
effrayés
ou
déroutés
par
le
discours
du
Maître,
qui
leur
en
dévoile
la
portée
spirituelle
(vers.
63).
C'est
pour
lui
l'occasion
d'opérer
un
tri
parmi
ceux
qui
l'ont
suivi
jusqu'ici.
La
foi
en
sera
le
critère.
En
posant
sa
question
aux
Douze
(vers.
67),
Jésus
souligne
que
chacun,
et
même
ceux-ci,
conserve
un
total
libre
arbitre
pour
accepter
ou
refuser
la
grâce,.
il
sait
aussi
d'ailleurs,
de
connaissance
surnaturelle
(vers.
70),
lequel
d'entre
eux
s'y
soustraira.
(Ci-dessous:
le
Christ
et
les
Douze,.
devant-d'autel
du
XII°s.:
au
musée
d'art
catalan
de
Barcelone.)
La
réponse
de
Pierre
(vers.
68-69)
est
un
magnifique
écho
de
la
confession
de
Césarée
(Matthieu,
chap.
16,
vers.
16).
C'est
aussi
l'admirable
anticipation
de
la
foi
sur
la
connaissance.
(CI.
G.
Houlmann
et
Giraudon.) |
. |
|

|
. |
|
60. |
Beaucoup
de
disciples,
qui
l'avaient
entendu,
dirent:
«Cette
parole
est
dure!
Qui
peut |
|
l'écouter?» |
61. |
Jésus,
sachant
que
ses
disciples
murmuraient
contre
lui,
leur
dit:
«Cela
vous |
|
scandalise? |
62. |
Et
si
vous
voyez
le
Fils
de
l'homme
remonter
où
il
était
auparavant? |
63. |
C'est
l'esprit
qui
vivifie;
la
chair
ne
sert
de
rien.
Les
paroles
que
je
vous
ai
dites
sont |
|
esprit et
sont
vie; |
64. |
mais
il
y
en
a
parmi
vous
qui
ne
croient
pas.
»
Jésus
savait,
en
effet,
depuis
le |
|
commencement,
quels
étaient
ceux
qui
ne
croyaient
pas
et
quel
était
celui
qui
allait
le
livrer. |
65. |
Et
il
ajouta:
«Voilà
pourquoi
je
vous
ai
dit
que
personne
ne
peut
venir
à
moi,
si
cela
ne |
|
lui est
donné
par
le
Père.
» |
66. |
Dès
lors,
beaucoup
de
ses
disciples
se
retirèrent
et
cessèrent
d'aller
avec
lui. |
67. |
Jésus
dit
donc
aux
Douze:
«Et
vous
aussi,
voulez-vous
partir?» |
68. |
Simon-Pierre
lui
répondit:
«Seigneur,
à
qui
irions-
nous?
Tu
as
les
paroles
de
la
vie |
|
éternelle. |
69. |
Nous,
nous
avons
cru
et
reconnu
que
tu
es
le
Saint
de
Dieu.
» |
70. |
Jésus
leur
répondit:
«N'est-ce
pas
moi
qui
vous
ai
choisis,
vous,
les
Douze?
Et
un
de
|
|
vous
est
un
démon!
» |
71. |
Il
parlait
de
Judas,
fils
de
Simon
l'Iscariote.
C'est
lui,
en
effet,
qui
allait
le
livrer,
lui.,
l'un |
|
des
Douze! |
|