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|
| 8b |
«
La
lumière
du
monde.»
«Vous
ne
connaissez
ni
moi
ni
mon
Père.»
«
Avant
qu'Abraham
fût
...» |
|
|
| 12. |
Jésus leur parla
encore et leur dit : « Je suis la Lumière du monde. |
| . |
|
 «
JE
SUIS
LA
LUMIÈRE
DU
MONDE
.»
Dès
la
tombée
du
jour,
durant
la
fête,
les
prêtres
allumaient
de
grands
chandeliers
dans
le
parvis
des
femmes,
et
les
fidèles,
scribes
et
anciens
en
tête,
dansaient
en
tenant
des
torches
allumées.
C'est
un
nouveau
thème
pour
le
Maître,
qui
parle
sinon
dans
la
salle
même
du
Trésor
(chap.
8,
vers.
20)
dont
l'accès
est
réservé,
du
moins
sous
le
portique
où
elle
s'ouvre
et
qui
donne
sur
la
cour
illuminée
:
Jésus
applique
à
sa
personne
le
symbole
de
cette
lumière
qui
rappelle
la
«colonne
de
feu»
(Exode,
chap.
13,
vers.
21),
donc
le
Dieu
unique,.
ou
encore
«
la lumière des nations» annoncée par Isaïe (chap.
42,
vers.
6,.
chap.
49,
vers.
6).
(Ci-contre:
le
«Dieu
de
lumière
»,
couronné
du
soleil,
au
centre
du
pavement
en
mosaïque
de
la
synagogue
d'Hamat,
près
de
Tibériade,.
IV°siècle.
Cliché
Jean-Pierre
Durand.)
|
| . |
|
|
Celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres,
mais il aura la lumière de la vie. » |
| 13. |
Les pharisiens
lui dirent : « Tu te rends témoignage à toi-même : ton
témoignage |
|
n'est pas véridique. » |
| 14. |
Jésus leur
répondit : « Même si je me rends témoignage à moi-même,
mon |
|
témoignage est véridique,car
je sais d'où je suis venu et où je vais; mais, vous,
vous ne savez pas d'où je viens ni où je vais. |
|
15. |
Vous, vous
jugez selon la chair, moi je ne juge personne. |
|
|
16. |
Et si je
juge, mon jugement est véridique, car je ne suis pas
seul, mais il y a moi et |
|
|
|
Celui qui m'a envoyé. |
|
| . |
|
|
 «
ET SI JE JUGE, MON JUGEMENT EST
VÉRIDIQUE, CAR JE NE SUIS PAS SEUL.»
Un
seul témoignage ne suffit pas aux yeux de la Loi
(Deutéronome, chap. 17, vers. 6,. chap. 19, vers. 15,.
Nombres, chap. 35, vers. 30)
pour qu'une cause soit jugée. Mais les paroles de Jésus. qu'il soit témoin
(cf. chap. 5,
vers. 31) ou juge (chap. 8, vers. 16-18), ont
la garantie du Père lui-même (ci-contre: le
Christ-juge,. XIII° siècle,. au musée Schnüttgen, à Cologne). Les
Juifs qui posent alors la question.. «Où est ton Père?» savent
parfaitement que Jésus s'affirme ici comme «Fils de Dieu» au sens plein. (Cliché
Lessing - Magnum.) |
|
| . |
|
|
|
17. |
Or, dans
votre Loi, il est écrit que le témoignage de deux hommes
est véridique. |
|
|
18. |
Je
me rends témoignage à moi‑même, et le Père qui m'a envoyé
me rend aussi |
|
|
témoignage. » |
|
|
19. |
Ils lui
dirent alors : «. Où est ton Père a » Jésus leur répondit : «Vous
ne |
|
|
|
connaissez ni moi ni mon Père.
Si
vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père.
» |
|
|
20. |
Il prononça
ces paroles dans la salle du Trésor, alors qu'il enseignait
dans le |
|
|
|
Temple, et personne ne se saisit de lui, parce
que son heure n'était pas encore venue. |
|
|
21. |
II leur dit
encore : « Je m'en vais et vous me chercherez,
vous mourrez dans votre |
|
|
péché.
Où je vais;vous ne pouvez
venir.» |
|
|
22. |
Les
Juifs disaient donc : «Va-t-il se livrer, pour qu'il dise : Où je vais, vous
ne pouvez |
|
|
venir?
» |
|
| 23. |
Il
leur dit: «Vous, vous êtes d'en bas, moi je suis
d'en
haut : vous, vous êtes de ce |
|
|
|
monde, moi je ne
suis pas de ce monde. |
|
|
24. |
Je
vous l'ai donc dit : Vous mourrez dans vos péchés ;
si vous ne croyez pas que |
|
|
Je suis,
à coup sûr, vous mourrez dans vos péchés;» |
|
|
25. |
Ils lui dirent
alors :« Qui es-tu? » Jésus leur répondit : «Depuis le commencement
je |
|
|
suis ce que je vous
dis. |
|
|
26. |
J'ai beaucoup à
dire et à juger à votre sujet. Mais Celui qui m'a envoyé est véridique |
|
|
et ce que j'ai
entendu de lui c'est ce que je
dis au monde.» |
|
| 27. |
Ils ne comprirent
pas qu'il leur parlait du Père. |
|
|
28. |
Jésus leur dit
alors : « Lorsque vous aurez élevé le Fils de
l'homme, vous saurez que |
|
|
Je
suis et que je ne fais rien de moi-même, mais
que je parle d'après ce que le Père m'a enseigné. |
|
.
«
L'ORSQUE VOUS AUREZ ÉLEVÉ LE FILS
DE L'HOMME, VOUS SAUREZ QUI JE SUIS
Les
auditeurs avertis ne peuvent que reconnaître dans ce «je
suis» le nom même de Yahvé: «Je suis celui qui suis.» Ainsi le
Christ revendique l'existence intemporelle du Verbe qui était «au
commencement» (Jean, chap. l, vers. 1).
En revanche, malgré l'allusion plusieurs fois répétée (Jean,
chap. 3, vers. }4,. chap. 12,
vers. 32), nul jusqu'alors n'est en mesure de comprendre
que l'« élévation» dont II s'agit (chap. 8,
vers. 28) est celle du supplicié sur la croix. Le
maître flamand ou allemand du nord qui a peint cette crucifixion (ci-contre;
panneau central d'un retable de l'église
Saint-Gervais, à Paris,. vers 1500) a rendu l'idée en exagérant
la hauteur du gibet. En fait, les crucifiés étaient généralement dressés
les pieds très près du sol, ce qui facilitait la tâche des bourreaux. (CI.
Fortier-P .-G.) |
| . |
|
|
|
29. |
Et celui qui m'a
envoyé est avec moi. Il ne m'a pas laissé seul, parce que je fais |
|
|
toujours ce qui lui
plaît. » |
|
|
30. |
Tandis qu'il
parlait ainsi, beaucoup crurent en lui. |
|
|
31. |
Jésus dit aux
Juifs qui croyaient en lui : « Si vous demeurez dans ma parole, vous |
|
|
êtes vraiment mes
disciples. |
|
|
32. |
Vous connaîtrez la
vérité, et la vérité vous libérera. » |
|
|
33. |
Ils lui
répondirent: «Nous sommes .la descendance d'Abraham,
et nous n'avons |
|
|
jamais été les
esclaves de personne. Comment peux-tu dire: Vous deviendrez libres? » |
|
|
34. |
Jésus leur répliqua
: « En vérité, en vérité je vous le dis, quiconque commet le péché |
|
|
est esclave du péché. |
|
|
35. |
L'esclave ne demeure
pas pour toujours dans la maison, le fils demeure pour |
|
|
toujours. |
|
|
36. |
Si
donc le Fils vous libère, vous serez vraiment libres. |
|
|
37. |
Je sais que. vous
êtes la descendance d 'Abraham, mais vous cherchez à me faire |
|
|
mourir, parce que
ma parole ne pénètre pas en vous. |
|
|
38. |
Je dis ce que j'ai
vu auprès de mon Père, et vous, vous faites ce ,que vous avez |
|
|
appris de votre père.
» |
|
|
39. |
Ils
lui répondirent : «Notre père est Abraham.» «SI
vous êtes enfants d'Abraham, leur |
|
|
dit
Jésus,
accomplissez les, œuvres
d'Abraham. |
|
|
40. |
Or, maintenant,
vous cherchez à me faire mourir, moi qui vous ai dit la vérité que
j'ai |
|
|
entendue de Dieu :
Abraham n'a pas agi ainsi. |
|
|
41. |
Vous accomplissez,
vous, les œuvres de votre père.» Ils
lui dirent : « Nous ne |
|
|
sommes
pas nés de la prostitution;
nous n'avons qu'un père : c'est Dieu,,» |
|
|
42. |
Jésus leur dit :«
Si Dieu était votre père, vous m'aimeriez, car c'est de Dieu que je |
|
|
suis sorti et que
je viens; Ce n'est pas de moi-même que je suis venu, mais c'est
lui qui m'a
envoyé. |
|
|
43. |
Pourquoi
ne comprenez-vous
pas ce
que je dis
? |
|
|
Parce que vous ne
pouvez entendre ma parole. |
|
|
44. |
Vous, vous avez le
diable pour père, et vous voulez accomplir les désirs de votre |
|
|
père. Il fut
homicide dès le commencement, et il ne s'est pas tenu dans la vérité,
parce qu'il n'y a pas en lui de vérité. Quand il ment, il parle de son
propre fonds, car il est menteur et père du mensonge. |
|
|
45. |
Mais moi, parce que
je dis la vérité, vous ne me croyez pas. |
|
|
46. |
Qui d'entre vous me
convaincra de péché? Si je dis la vérité, pourquoi ne me c |
|
|
royez-vous
pas? |
|
|
47. |
Celui qui est de
Dieu écoute les paroles de Dieu; si vous
n'écoutez pas, c'est parce |
|
|
que
vous n'êtes pas de Dieu. » |
|
| . |
|
|
 «
CELUI QUI EST DE DIEU ÉCOUTE LES
PAROLES DE DIEU. SI VOUS N' ÉCOUTEZ
PAS, C' EST PARCE QUE VOUS N' ÊTES
PAS DE DIEU
Le
chapitre 8 tout entier
est une longue et instructive discussion avec le.l pharisiens (ci-contre:
détail de la chaire de Notre-Dame
des Blancs- Manteaux, Paris,. milieu du XVllI° s.), après sans
doute que la grande foule venue au Temple pour la solennité se soit dispersée.
L'affrontement devient très rude. La dernière réflexion de Jésus (chap.
8, vers. 47) fait
entendre bien net que ses auditeurs sont de mauvaise foi: «Ils n'écoutent
pas »,. et voilà qui les pique au vif, ils répondent par les pires
injures: le Samaritain est le plus méprisable des humains et le possédé
le plus horrible des déments. (Cliché Fortier - Paris-Graphic.)
|
|
| . |
|
|
|
48. |
Les Juifs lui
répondirent: « N'avons-nous pas raison de dire que tu es un
Samaritain |
|
|
et que tu es
possédé du démon ?» |
|
|
49. |
Jésus
répliqua : «Je ne suis pas possédé du démon, mais j'honore
mon Père et, . |
|
|
vous, vous refusez
de m'honorer.. |
|
|
50. |
Ce n'est pas moi
qui cherche ma gloire. Il y a quelqu'un qui
la cherche et qui juge. |
|
|
51. |
En vérité, en
vérité je vous le dis: si quelqu'un garde ma parole, il ne verra jamais
la |
|
|
mort,» |
|
|
52. |
Les Juifs lui
dirent: «Maintenant, nous savons que tu es possédé du démon; |
|
|
Abraham est, mort,
et les prophètes aussi, mais toi tu dis: Si quelqu'un garde ma parole, il
ne goûtera jamais la mort. |
|
|
53. |
Es-tu donc plus
grand que notre père Abraham qui est mort? Et que les prophètes |
|
|
qui sont morts? Qui
prétends-tu
être? » |
|
|
54. |
Jésus répliqua:
«'Si je me glorifie moi-même, ma gloire n'est rien. C'est mon Père |
|
|
qui me glorifie,
dont vous
dites: Il est notre Dieu. |
|
|
55. |
Alors que vous ne
le connaissez pas; moi je le connais'. Si je disais que je ne le |
|
|
connais pas, je
serais comme vous un menteur. Mais je le connais et je garde sa parole. |
|
|
56. |
Abraham,
votre père, s'est réjoui à la pensée de voir
mon jour: il l'a vu et il a
été |
|
|
dans la joie.» |
|
| . |
|
|
 «
ABRAHAM, VOTRE PÈRE, S'EST RÉJOUI
À LA PENSÉE DE MON JOUR. IL L'A
VU ET IL A ÉTÉ DANS LA JOIE.»
L'histoire
d'Abraham, telle que l'a conservée la Genèse, ne mentionne pas d'autre révélation
particulière sur la perspective messianique que dans la promesse faite au
grand patriarche au moment même de sa vocation (Genèse,
chap. 12, vers. 2 et 3) :
«en lui », c'est-à-dire en .sa descendance, prolongement de sa
propre vie dans les siècles futurs. «
tous les peuples de la
terre seront bénis », Le
Messie, à travers David, issu de Juda, arrière petit-fils d'Abraham,
accomplit parfaitement la bénédiction promise. À l'origine de la lignée
traditionnelle qui menait à cet accomplissement fut le premier «enfant du
miracle» suscité à Sara si longtemps stérile, et dont l'annonce fut
confirmée lors de la visite du Seigneur à Mambré (Genèse,
chap. 18,
vers. 10-14). Ci-contre:
le patriarche
accueillant les « trois
hommes» porteurs de la parole de Yahvé,
valeur
d'éternité (céramique de la collection R. Aron). C'est ainsi
dans l'éternel présent qu'Abraham a pu «voir le jour» de son lointain
descendant, «plus grand que lui» (Jean, c.
8, v. 53) en effet. (CI. Fortier-P.-G.) |
|
| . |
|
|
|
57. |
Les Juifs lui
dirent: « Tu n'as pas encore cinquante ans et tu as vu Abraham ?» |
|
|
58. |
Jésus
leur répondit : «En vérité, en vérité je vous le dis,
avant qu'Abraham fût, |
|
|
Je
suis. » |
|
|
59. |
Ils prirent des
pierres pour les lancer contre lui, mais Jésus se déroba et sortit
du |
|
|
Temple. |
|